Donald Trump Alex Wong/Getty Images

L’Amérique ne doit pas faire cavalier seul dans le dossier iranien

NEW YORK – Le président américain Donald Trump a annoncé ce que beaucoup craignaient depuis longtemps : il ne certifiera pas que l’Iran se conforme au « Plan d’action global conjoint » (JCPOA) conclu en juillet 2015 par les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Iran. Il ne certifiera pas non plus que la suspension des sanctions entreprise par les États-Unis dans le cadre de l’accord est justifiée, ni qu’elle s’inscrit dans l’intérêt national vital de l’Amérique.

Pour être précis, ces certifications ne sont pas requises par le JCPOA, mais elles le sont tout les 90 jours en vertu d’une loi promulguée par le Congrès américain peu après la signature de l’accord. Il est également essentiel de souligner que Trump ne se retire pas du JCPOA en lui-même. Le président américain choisit davantage le compromis : faire valoir clairement son mépris pour l’accord, sans pour autant en sortir, ni réintroduire les sanctions qui ont été levées en vertu de l’accord (décision qui équivaudrait à un retrait des États-Unis).

La prochaine étape est incertaine. Bien que le Congrès dispose de 60 jours pour réintroduire tout ou partie des sanctions suspendues, il est peu probable que cela se produise. Il est en revanche possible que le Congrès impose des sanctions nouvelles, liées aux agissements de l’Iran en Syrie et ailleurs dans la région. C’est dans cette perspective que Trump a annoncé son intention d’imposer des sanctions supplémentaires au corps des Gardiens de la révolution islamique d’Iran.

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