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Perfide Amérique que l’Amérique de Trump

TEL AVIV – La décision de retirer les troupes américaines de Syrie, brusquement prise par le président des États-Unis Donald Trump, ouvrant la voie à l’offensive turque contre les Kurdes, est une impensable trahison envers un allié stratégique. Venant d’un régime fasciste ou d’une dictature, on s’attendrait à une telle déloyauté. Ce sont pourtant les États-Unis – leader mondial censé défendre de nobles idéaux – qui apparaissent dans le monde d’aujourd’hui comme l’empire perfide.

Les Kurdes, le plus utile et le plus loyal des alliés dans la lutte contre l’organisation État islamique (EI), qui partageaient encore, la semaine dernière, des positions avec les soldats des États-Unis, ont été abandonnés sans vergogne, mais ce n’est que la dernière en date de la longue et consternante liste des trahisons commises par l’administration Trump, lequel a lui-même donné le la de sa présidence en retirant les États-Unis des accords de Paris sur le climat, c’est-à-dire en choisissant impudemment de placer les intérêts financiers des grands patrons américains de l’industrie pétrolière au-dessus des intérêts vitaux de l’humanité.

Trump a également dénoncé l’accord avec l’Iran sur le nucléaire et rétabli les sanctions contre ce pays, alors que celui-ci respectait ses engagements (et les a encore tenus pendant un an). Même les alliés européens des Américains ne sont pas à l’abri : non seulement Trump n’a cessé de critiquer ses partenaires au sein de l’OTAN, mais son administration impose aujourd’hui des sanctions commerciales sur des biens de consommation estimés à 750 milliards de dollars en provenance de l’Union européenne. Les États-Unis, s’est récemment vanté Donald Trump, gagneraient sans difficulté une guerre commerciale contre l’Union européenne.

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