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Les « faits alternatifs » et la politique économique américaine

WASHINGTON, DC – Le président américain Donald Trump a un problème évident avec les données qui ne lui plaisent pas, comme il l’a démontré au cours de sa première journée complète dans le bureau ovale, lorsqu’il a attaqué les médias sur leur description incorrecte de la taille de la foule ayant assisté à son inauguration. Il devrait être tout aussi évident que ce même recours à des  « faits alternatifs » constitue une menace grave dans le domaine de la politique économique.

Le nombre de personnes qui ont assisté à l'inauguration – beaucoup moins que ce que Trump voulait croire – pourrait facilement être déduit des preuves disponibles (y compris les photographies du National Mall et le nombre d’utilisateurs du métro). Or, la discussion s’est maintenant étendue à la question plus grave de savoir si des millions de personnes ont voté illégalement, comme Trump le prétend depuis l'élection. Il a implicitement admis qu'il a perdu le vote populaire par près de trois millions de voix, mais a maintenu, malgré toutes les preuves du contraire, qu’une fraude électorale massive a eu lieu.

Trump appelle à une enquête complète, et les démocrates devraient accueillir favorablement toute possibilité que des experts évaluent soigneusement les faits. Mais il est important de réaliser le vrai danger : Trump n’est pas seul à mépriser la réalité pour en tirer avantage. D'autres éminents républicains, y compris à la Chambre des représentants, ont vécu dans leur propre monde pendant un certain temps.

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