Bâtir un « Triangle de Weimar » pour l’OTAN

BERLIN – Il y a quelques mois, le Secrétaire général de l’OTAN Anders Fogh Rasmussen déclarait considérer l’annexion de la Crimée par la Russie comme un « signal d’alarme » pour l’Occident. Depuis, Européens et Américains n’ont eu de cesse d’accentuer progressivement les sanctions économiques à l’encontre de la Russie.

Malheureusement, par opposition à la cohésion dont ont globalement fait preuve les pays occidentaux sur le front des sanctions, leur réponse militaire face à une Russie ayant récemment affiché ses aspirations autour de ce qu’elle qualifie de « voisinage proche » s’est révélée hésitante et piètrement coordonnée. En effet, selon un récent rapport de la Commission de la Défense de la Chambre des Communes du Royaume-Uni, « l’OTAN n’est à ce jour pas prête à faire face à une menace russe sur l’un de ses États membres. » Cette question suscitant la plus grande inquiétude des pays membres de l’OTAN géographiquement proches de la Russie, il incombe aux Alliés d’envoyer un message sans équivoque au président russe Vladimir Poutine lors de leur rencontre de la semaine prochaine au Pays de Galles : l’intégrité territoriale des États de l’OTAN revêt une nature inviolable.

Comme l’a souligné Rasmussen à maintes reprises, chacun des Alliés a certes contribué d’une manière ou d’une autre au renforcement de la défense commune. Néanmoins, là où certains ont affirmé leur engagement avec fermeté en déployant troupes de terrain et chasseurs supplémentaires, d’autres se sont contentés de ne fournir qu’un soutien mineur. Ainsi les États-Unis endossent-ils aujourd’hui l’essentiel de la responsabilité consistant à rassurer les États membres de l’OTAN situés en Europe centrale et orientale.

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