Rex Tillerson visit Asia Mark Schiefelbein/Pool/Getty Images

Les premiers pas de Tillerson en Asie

DENVER – Le récent déplacement du secrétaire d’État américain Rex Tillerson dans le nord-est de l’Asie représentait pour l’administration Trump l’opportunité majeure de fixer sa stratégie dans cette région critique. C’était notamment l’occasion idéale pour commencer à aborder le plus sérieux défi international auquel l’administration pourrait être confrontée au cours des quatre prochaines années : faire face à l’incessante volonté de la Corée du Nord d’obtenir des armes nucléaires dites livrables, sans pour autant déclencher une guerre conventionnelle dans la péninsule coréenne.

Difficile de rapporter précisément ce que Tillerson a accompli lors de cette courte visite. Peu bavard, le secrétaire d’État a non seulement refusé la présence de journalistes à bord de l’avion diplomatique (rompant avec un usage vieux de plusieurs décennies), mais n’a par ailleurs formulé sur le sujet que de brèves déclarations publiques, qui ne fournissent pas une image particulièrement détaillée et complète.

En Corée du Sud, à l’occasion du passage obligé dans la zone démilitarisée, Tillerson a fait savoir qu’il entendait mettre un terme à la politique de « patience stratégique » privilégiée par le président Barack Obama vis-à-vis du Nord. Au vu des « politiques défaillantes » appliquées ces dernières décennies, a-t-il déclaré, une « approche nouvelle » serait aujourd’hui nécessaire. Et Tillerson de conclure par l’une des formules qu’aiment employer les dirigeants américains lorsqu’aucun chemin ne semble se dessiner : « toutes les options restent ouvertes », a confié le secrétaire d’État, sous-entendant qu’une intervention militaire n’était pas exclue.

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