Cyber defense Florian Gaertner | getty images

Le combat en ligne contre l'EI

WASHINGTON, DC – Même si les États-Unis et leurs alliés effectuent des bombardements aériens en Irak et en Syrie, leur cible, l'État islamique (EI), se prépare peut-être à riposter sur un autre front. En introduisant le conflit dans le cyberespace, l'EI pourrait bénéficier des nombreux avantages de la guerre asymétrique, à moins que les États-Unis ne s'organisent pour contrer les efforts du groupe.

Les barrières à l'entrée de la cyber-guerre sont remarquablement faciles à franchir, même pour les acteurs non étatiques. Même si l'EI ne dispose pas actuellement de la capacité à mener des cyber-attaques, il est peu probable qu'il lui soit difficile de recruter des adeptes disposant de l'expertise requise : dans le passé, d'autres organisations de terroristes et d'insurgés, notamment Al-Qaïda, ont procédé exactement selon ce schéma. Pour un prix alléchant, il y a forcément des cyber-mercenaires, des sympathisants et des freelances disponibles.

Les experts ont mis en garde contre le fait que l'EI puisse frapper des infrastructures non protégées ou des résidences privées. Des centaines de milliers de systèmes de contrôle industriels et commerciaux, y compris l'Internet des objets caractérisé par une croissance rapide, laissent une part toujours plus grande de la vie quotidienne sous la menace de perturbations potentielles.Un fait bien plus troublant est cet avertissement de la part de la Nuclear Threat Initiative, une association à un but non lucratif consacrée au renforcement de la sécurité mondiale, qui prétend que de nombreuses installations nucléaires civiles et militaires ne seraient pas suffisamment protégées contre les cyber-attaques.

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