pa2079c.jpg Paul Lachine

La nécessité d’une offensive de paix israélienne

TEL AVIV – Avant même que ne soit adopté le dernier cessez-le-feu, il était devenu évident que le dilemme posé à Israël au sujet de Gaza impliquerait bien plus que d’apporter de simples réponses militaires au problème du Hamas. La véritable question est de savoir si la gouvernance israélienne est capable d’utiliser de nouveaux outils non militaires pour endiguer la haine anti-israélienne ayant envahi la région dans le sillage du Printemps arabe. Et au lendemain, désormais, du succès retentissant de la Palestine dans l’obtention de son statut d’État observateur aux Nations Unies, le casse-tête est devenu d’autant plus délicat pour Israël.

Israël a récemment affronté le Hamas dans un contexte régional considérablement différent de celui qui entourait son incursion précédente dans Gaza, l’opération « Plomb durci, » menée en 2008. L’avènement de régimes islamistes au sein du monde arabe, de même que les changements qui ont suivi en matière d’alliances régionales, ont aggravé l’isolement de l’État hébreu. Des puissances régionales majeures comme l’Égypte, la Turquie et le Qatar soutiennent désormais un Hamas galvanisé, dont les objectifs fondamentaux consistent aujourd’hui à consolider sa légitimité internationale accrue, ainsi qu’à mettre sur la touche l’Autorité palestinienne (AP) de Cisjordanie.

Israël est effectivement aujourd’hui prisonnier d’un piège stratégique, en raison non seulement du Printemps arabe, mais également de ses propres bévues diplomatiques, en premier lieu desquelles la désintégration de son alliance avec la Turquie. Nulle démonstration de force militaire ne saurait arranger les choses ; seule une diplomatie pacifique solide peut mettre un terme à l’isolement d’Israël. Malheureusement, les dirigeants israéliens sont incapables de faire appel au sens politique nécessaire à la gestion du réajustement stratégique qui s’opère actuellement dans la région.

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