75d3dc0246f86fc00bf1da13_jo4121c.jpg John Overmyer

Pour une nouvelle réglementation des comptes de capital

NEW YORK – Les débats en cours à propos de la « guerre des changes » révèlent deux aspects paradoxaux de l’économie mondiale. Le premier est qu’il n’existe aucun mécanisme liant les règles mondiales du commerce aux mouvements des taux de change. Les pays négocient des règles commerciales pendant des années alors que les fluctuations des taux de change peuvent, en quelques jours, avoir plus d’impact sur le commerce que des accords péniblement conclus. De plus, les mouvements des taux de change sont essentiellement déterminés par des flux financiers et peuvent n’avoir aucune influence dès lors qu’il s’agit de corriger les déséquilibres commerciaux mondiaux.

Le second paradoxe est que l’expansion monétaire peut être en grande partie inefficace dans le pays qui l’entreprend alors même qu’elle induit des externalités négatives pour des pays tiers. Ce constat vaut en particulier pour l’assouplissement quantitatif que mettent en ouvre les Etats-Unis aujourd’hui, du fait que le dollar est la principale monnaie de réserve mondiale.

Pendant la crise et la récession subséquente, les Etats-Unis n’ont jusqu’à présent pas été en mesure de relancer la croissance du crédit, le principal mécanisme de transmission par lequel l’expansion monétaire alimente l’activité économique interne. Mais elle s’est traduite par des flux de capitaux importants vers les marchés émergents, où elle entraîne des bulles spéculatives. Et si cette expansion monétaire provoque un affaiblissement du dollar, elle pourrait également avoir des répercussions négatives sur les partenaires commerciaux (cette analyse vaut également pour les récents choix monétaires opérés par le Japon).

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