15f89c0346f86fc4086ffb08_jo1094.jpg

Printemps politique en Corée du Sud

SEOUL – En accédant au pouvoir en Corée du Nord, le grassouillet Kim Jong-un, 29 ans, a concentré l’attention des gros titres du monde entier. Pourtant, c’est en Corée du Sud que les développements les plus importants se font sentir, s’agissant de la jeunesse et de la politique. Au sud, les jeunes électeurs sont de plus en plus en colère, font preuve de davantage d’action politique et d’une hostilité croissante à l’égard des vieux partis en place. Cette remise en cause démographique du statu quo en Corée du Sud suggère un réveil « libéral » qui pourrait bien modifier considérablement le paysage politique du pays.

L’élection à l’automne dernier de l’activiste Park Won-soon à la fonction de maire de Séoul a démontré la force grandissante du vote de la jeunesse, qui a fait le plus grande surprise du Grand parti national au pouvoir. Les jeunes se sont mobilisés spontanément, exploitant tous les outils de réseaux sociaux et de communications modernes, afin de rallier non seulement les électeurs de leur génération, mais également bon nombre de leurs concitoyens exaspérés par la rigidité sud-coréenne ainsi que par l’isolement du pays à l’égard d’un certain nombre d’opportunités.

Cet élan soudain des jeunes électeurs remet en question les prévisions victorieuses formulées depuis un certain temps en faveur du candidat probable du GPN au pouvoir, Park Guen-hye, dans la course à l’élection présidentielle qui se tiendra en décembre. En effet, de nombreux observateurs politiques considèrent désormais le GPN comme un navire en perdition, notamment depuis qu’un subordonné de l’un des députés du parti aurait semble-t-il fomenté une cyber-attaque à l’encontre du site Web de la Commission électorale nationale dans le but d’empêcher les jeunes électeurs d’accéder aux sondages.

https://prosyn.org/4k3VLu3fr