Les amazones au pouvoir en Corée du Sud

TOKYO – Dans cette année d’élections présidentielles dans le monde entier, les citoyens de la Corée du Sud seront les derniers à voter le 19 décembre. Ce scrutin, cependant, commence déjà à avoir des répercussions internationales, en partie parce que la non-ratification de la Corée du Sud d’un nouveau traité important d’échange de renseignements avec le Japon est largement perçue comme découlant du jeu politique de la campagne. Mais l’élection pourrait bien avoir des conséquences plus positives sur l’ensemble de la région.

Le 10 juillet, la favorite, Park Geun-hye du parti au pouvoir Saenuri (Nouvelle Frontière), a été la première à annoncer sa candidature. Outre les autres candidats, une candidature s’est grandement démarquée ; celle d’Ahn Cheol-soo, recteur de l’école d’études supérieures en convergence de la Science et de la Technologie à l’université nationale de Séoul, et également entrepreneur prospère, dont le charisme fait effet auprès des jeunes électeurs indépendants de la Corée du Sud.

Mais c’est la candidature de Park qui a jusqu’ici suscité le plus d’intérêt. Les attentes sont grandes au sein de l’électorat conservateur, en particulier, en ce qui a trait à sa politique à l’égard de la Corée du Nord, un pays qui continue d’être aussi imprévisible que jamais ; comme en témoigne le renvoi subit de Ri Yong-ho, un officier supérieur de Jong-un, son autoproclamation comme maréchal et la révélation qu’il a épousé une femme aperçue pour la première fois à ses côtés lors d’un concert où apparaissaient les personnages de Disney, Mickey et Minnie Mouse. Jusqu’ici, Park, sentant que l’électorat lui accorde sa confiance pour ses instincts de politique étrangère, a bien caché son jeu pour ce qui est du dossier de la Corée du Nord.

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