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Capitalisme social

MILAN – La pandémie de Covid-19 a dégradé le stock de capital physique et humain. Les entreprises ont reporté ou annulé leurs projets d’investissement et les compétences des salariés mis au chômage technique ou partiel voire licenciés pour raisons économiques se sont émoussées. La crise a toutefois renforcé la variable souvent sous-estimée qu’est le capital social, et porté son rôle à celui d’une ressource essentielle de la croissance économique.

Notion diffusée dans les années 1990 par Robert Putnam, politologue à Harvard, le capital social désigne les « caractéristiques des organisations sociales, tels les réseaux, les normes et la confiance, qui facilitent l’action et la coopération en vue d’un bénéfice mutuel ». Concept un peu flou, il englobe les valeurs partagées, les conventions comportementales et les facteurs de confiance mutuelle ou d’identité commune qui permettent à une société de fonctionner. Plus un groupe détient de capital social, plus grands seront son désir et sa capacité d’agir collectivement à la poursuite d’objectifs utiles.

En d’autres termes, le capital social est la colle qui maintient ensemble communautés et nations. Dans de bonnes conditions, des interactions sociales répétées et mutuellement bénéfiques conduisent à une croissance économique plus rapide, à de meilleurs résultats en matière de santé et à une plus grande stabilité.

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