EU history and future Ian Waldie/Getty Images

Le revers de l’intégration euro-atlantique

MADRID – Pour beaucoup, l’Union européenne, c’est l’Europe, quitte à passer en chemin sur quelques nuances. D’un point de vue historique, bien sûr, il est évident que l’UE, parce qu’elle a contribué à clore des siècles de guerre et de violents conflits entre les États membres, incarne aujourd’hui l’antithèse de l’Europe d’avant 1945. Quant à la géographie, les élargissements successifs de l’Union lui ont permis de représenter, beaucoup plus complètement qu’auparavant, toute l’étendue du continent européen.

Mais la sortie imminente des Britanniques nous rappelle un point fondamental, dissimulé jusqu’à présent : la tendance de l’UE à s’étendre n’est pas irréversible, et son existence comme entité politique ne peut ni ne doit être considéré comme immuable.

Deux grandes dynamiques ont marqué au cours des ans la trajectoire de l’UE, et avant elle celle de la Communauté européenne. D’une part, l’intégration européenne s’est renforcée, de l’autre, les bénéfices de cette intégration se sont étendus à un nombre croissant d’États membres. La chute du mur de Berlin, en 1989, a ouvert de nouvelles possibilités – et lancé de nouveaux défis. Avec l’effondrement du communisme, l’Europe coupée en deux créée à Yalta disparaissait, et l’expansion de l’UE n’était plus désormais cantonnée aux pays de l’« Ouest ».

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