Japon : le nouveau Premier ministre parviendra-t-il à stabiliser l'Asie ?

Le nouveau Premier ministre japonais, Shinzo Abe, n'a pas perdu de temps pour marquer de son empreinte la politique du Japon, notamment en ce qui concerne la politique étrangère. Sa visite officielle en Chine et en Corée du Sud - deux pays clés avec lesquels le Japon a entretenu des relations difficiles lors du mandat de Junichiro Koizumi - a eu lieu dans les huit jours qui ont suivi sa nomination, à un moment de crise, la Corée du Nord venant d'annoncer qu'elle a procédé à un essai nucléaire souterrain. Le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le président chinois Hu Jintao étant tous deux du même avis - à savoir que des essais nucléaires par la Corée du Nord sont inacceptables - le rapprochement en cours pourrait contribuer à stabiliser l'Asie du point de vue de la sécurité.

Ainsi que Abe l'a clairement dit fin septembre lors de son discours de politique générale, la politique étrangère constitue l'une de ses priorités. Mais si son engagement en faveur de ce qu'il appelle "des relations tournées vers l'avenir" avec la Chine et la Corée du Sud constitue un changement bienvenu par rapport à la politique du gouvernement de Koizumi, son programme implique la continuité dans l'attention soutenue du Japon aux questions de diplomatie et de sécurité.

Dans son discours de politique générale, Abe a insisté sur une diplomatie plus engagée. Il a évoqué la résolution présentée par le Japon à l'ONU qui prévoit des sanctions contre la Corée du Nord, et le succès qu'a représenté son adoption à l'unanimité par le Conseil de sécurité, ceci grâce à une coordination étroite avec les USA et quelques autres pays. En même temps, il a indiqué son intention de renforcer les liens de solidarité entre les pays asiatiques sur la base d'une "alliance américano-nippone pour le monde et pour l'Asie".

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