water tap Mohammed Abed/AFP/Getty Images

La science et la politique pour le développement international

WASHINGTON, DC – En apparence, le village au pied des montagnes du Tian Shan ressemble à ses voisins. Des hommes arborant des chapeaux kalpak traditionnels se tiennent près du canal, des enfants jouent dans la rivière et des femmes cuisent du naan, le pain rond feuilleté kirghize. Pourtant, contrairement à d'autres communautés le long de la rivière Aspara, ce village se penche sur les défis de l'accès à l’eau auxquels ils font face, plutôt que de les ignorer.

Soutenu par un programme de développement international scientifique, le nouveau conseil local de gestion de l'eau se réunit aujourd’hui avec un conseil similaire de l’autre côté de la frontière internationale avec le Kazakhstan. Ensemble, les conseils ont résolu un problème vieux de plusieurs décennies, qui affectait la capacité de nourrir les enfants, menaçait la sécurité régionale et empêchait l'application d'un traité de 1948 déterminant la quantité d'eau que chaque village peut utiliser pour cultiver.

En appliquant des solutions locales aux défis du développement, ces conseils de gestion de l'eau kirghizes ont construit des canaux de dérivation et installé un compteur simple pour surveiller la quantité d'eau utilisée par chaque village. Construit à partir de matériaux disponibles dans les villages, les nouveaux canaux se connectent au compteur et à des ordinateurs, pour mesurer le flux d’eau en temps réel dans chaque village. Bien que l'aide au développement soit arrivée à son terme, ces gestionnaires de l'eau internationaux atténuent à présent l'impact de l'augmentation du débit d'eau suite à la fonte des glaciers, tout en intensifiant la demande agricole régionale grâce à la conception conjointe de prévisions d'utilisation de l'eau et grâce à la plantation de cultures résistantes à la sécheresse.

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