otorbaev13_Ding LinXinhua via Getty Images_chinasaudiarabiairan Ding Lin/Xinhua via Getty Images

La Chine supplantera-t-elle les États-Unis au Moyen-Orient ?

BICHKEK – Il y a quelques années à peine, il aurait été pratiquement inconcevable d’imaginer que l’Arabie saoudite, partenaire stratégique de longue date des États-Unis, rejoigne une organisation de coopération politique, économique et sécuritaire chapeautée par la Chine et la Russie. Toutefois, le royaume wahhabite a approuvé le mois dernier un protocole d’accord qui lui confère le statut de « partenaire du dialogue » au sein de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) – la première étape vers une adhésion pleine et entière.

L’OCS trouve son origine dans les années 1980, lorsque l’Union soviétique et la Chine ont cherché à régler les différends relatifs à leur longue frontière commune. Après l’effondrement de l’Union soviétique, les deux parties devinrent cinq : la République populaire de Chine et la Fédération de Russie, rapidement rejointes par trois États d'Asie centrale, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan. En 2001, les cinq du « Groupe de Shanghai » convinrent d’aller au-delà de la démarcation et de la démilitarisation de leurs frontières et d’approfondir la coopération régionale, donnant naissance à l’OCS.  

Aujourd’hui, l’OCS comprend les cinq membres initiaux, plus l’Inde, le Pakistan et l’Ouzbékistan, et il est attendu que l’Iran rejoigne l’organisation cette année. L’OCS comprend également neuf partenaires de dialogue – l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Cambodge, l'Égypte, le Népal, le Qatar, le Sri Lanka, la Turquie et maintenant l'Arabie saoudite – et cinq autres pays se sont engagés sur la même voie. Trois pays – l'Afghanistan, la Biélorussie et la Mongolie – ont le statut d'observateur.

https://prosyn.org/LN9s4TVfr