gallicchio1_Corbis via Getty Images_douglasmacarthursenatehearing Corbis via Getty Images

Les théoriciens conspirationnistes du Parti républicain

PHILADELPHIE – Au cours de l’été 1945, la volonté des Alliés d’obtenir une capitulation sans condition des forces ennemies durant la Seconde guerre mondiale fit l’objet de vifs débats. D’une certaine manière, cette polémique perdure, suivant l'évolution de l'attitude des Américains à l'égard de la guerre froide et des interventions militaires post-guerre froide au Moyen-Orient. En fait, les positions fluctuantes du Parti républicain sur la question de la capitulation sans condition pendant la Seconde guerre mondiale offrent un aperçu révélateur des divisions internes du parti et de son caractère collectif.

La position du Parti républicain concernant la politique étrangère du président Franklin D. Roosevelt pendant la Seconde guerre mondiale, parfois accommodante, parfois hostile, reflétait à la fois une opposition de principe, un opportunisme politique et une absence de consensus interne. Annoncée en janvier 1943, la politique de capitulation sans condition ne pouvait qu’être controversable puisque conçue par Roosevelt. Cette politique qui s’inscrivait dans le sillage du New Deal avait pour objectif de favoriser des économies globalement basées sur la démocratie dans des sociétés qui jusqu’alors privilégiaient la conquête et l’assujettissement.

Pour les conservateurs américains, cette politique était une illustration de la manière dont l’idéologique libérale pouvait partir en vrille. Ne voyant guère de raison d’étendre le concept du libéralisme au Japon impérial, ils demandèrent que cette politique soit amendée après le décès de Roosevelt en avril 1945 et la reddition du Troisième Reich allemand le mois suivant. La plupart des républicains – tant les internationalistes de la Côte Est que les isolationnistes d’avant-guerre – estimaient que les tentatives de réforme de la société japonaise étaient vouées à l’échec.

https://prosyn.org/ofIPZe5fr