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Une ère nouvelle pour l'agriculture africaine

WEST LAFAYETTE, INDIANA – Après des décennies de mauvaises nouvelles, enfin la tendance s'inverse pour l'Afrique : pour les paysans à travers le continent la politique agricole, la démographie rurale et la productivité des terres sont bien plus prometteuses que dans le passé. Ces paramètres évoluent trop lentement pour faire les gros titres des médias, mais grâce à leur évolution conjointe, les investissements publiques et privés dans l'agriculture et le développement rural ouvrent enfin la perspective de bénéfices intéressants.

Chaque année qui passe confronte chaque pays à une situation unique. Ce sont les nouveautés qui retiennent le plus l'attention, comme par exemple la possibilité que des investisseurs étrangers contrôlent une grande partie des terres agricoles. La diversité spatiale compte également beaucoup, c'est grâce à elle que chaque lopin de terre diffère de la moyenne. En ce qui concerne l'ensemble de l'Afrique, trois tendances lentes qui se sont récemment inversées offrent maintenant des occasions d'investissements intéressants, tant de la part de l'Etat que du secteur privé.

Le premier changement est politique. Une étude récente de la Banque mondiale (www.worldbank.org/agdistortions) compare les politiques agricoles dans le monde depuis 1955. Elle montre pour la première fois tout ce que les gouvernements africains ont fait pour diminuer les charges supportées par les agriculteurs - qu'il s'agisse des taxes à l'exportation, du financement des offices de commercialisation ou des autres frais imposés par les précédents régimes. La distorsion des prix des produits africains pour des raisons purement politique a culminé à la fin des années 1970, mais les réformes qui ont suivi ont permis d'alléger ce fardeau des deux tiers, ce qui a beaucoup favorisé la productivité et la lutte contre la pauvreté. Continuer sur la voie des reformes pourraient être porteur d'avantages supplémentaires, mais la plus grande partie du handicap imposé aux agriculteurs africains par les Etats post-coloniaux a disparu.

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