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Redonner leur crédibilité aux banques centrales

ZURICH – Les récentes hausses du prix des actions et du rendement des obligations laissent penser que les craintes d’une récession s’estompent. Mais l’expansion économique mondiale ne peut durer toujours, et lorsque viendra la prochaine crise, les banques centrales pourraient n’être pas préparées à y répondre. Renforcer leur crédibilité pour accroître l’efficacité de la politique monétaire est donc une priorité.

Avant la crise financière de 2008, les banquiers centraux pouvaient compter sur une baisse drastique des taux d’intérêt pour relancer la consommation, l’investissement et l’emploi. Mais ce scénario ne fonctionne plus aussi bien qu’avant. L’une des raisons est à chercher dans le degré élevé d’incertitude, imputable à la mondialisation, au vieillissement sociétal, au bouleversement des habitudes de consommation, au creusement des inégalités de revenus, au coût de plus en plus élevé des soins de santé, à la rapidité du changement technologique, et à maints autres facteurs. Même sans récession, pour beaucoup de ménages et d’entreprises, l’avenir inquiète et semble imprévisible. 

Cette incertitude aggravera le ralentissement lorsqu’il surviendra. Car lorsque l’incertitude s’accentue, des taux d’intérêt bas, voire des taux réels (corrigés de l’inflation) négatifs ne se traduisent plus nécessairement par une augmentation des dépenses. Au contraire, l’épargne peut augmenter et l’investissement stagner, en même tant que les taux d’intérêt dégringolent. Si les pouvoirs publics ne veulent ou ne peuvent relancer la demande par l’outil budgétaire, la chute de l’activité économique se prolonge et s’accélère.

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