96cb560046f86fa80b1ba003_sa1572.jpg

L’énergie nucléaire dans la balance

VIENNE -  On me pose souvent la question de savoir si l’énergie nucléaire est sûre. Ma réponse habituelle est : « Oui, aussi sûre que les voyages en avion ». Il arrive que des avions s’écrasent, mais des systèmes de sécurité performants garantissent que cette occurrence soit extrêmement rare – si rare que la plupart d’entre nous embarquent sans se demander si l’avion arrivera ou non à destination. Cela vaut pour l’énergie nucléaire, même si le risque existe qu’un grave accident ait des conséquences humaines et environnementales catastrophiques.

La question va au-delà d’un intérêt rhétorique. L’avenir de l’énergie nucléaire sera l’un des principaux points de discussion de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques à Copenhague en décembre. La capacité mondiale d’énergie nucléaire produite pourrait doubler dans les vingt prochaines années. Trente pays exploitent déjà l’énergie nucléaire et plusieurs d’entre eux, dont la Chine, la Russie et l’Inde prévoient un développement important de leur parc nucléaire. Près de soixante autres pays – la plupart dans le monde en développement – ont fait part de leur intention de se doter de l’énergie nucléaire à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

L’énergie nucléaire a des avantages évidents, que ce soit pour les pays riches ou pauvres. Le monde en développement a désespérément besoin d’électricité pour sortir ses populations de la pauvreté et assurer un développement durable. Dans certains pays africains, la consommation d’électricité par personne est de 50 kilowatt/heure par an environ, contre une moyenne de 8600 kilowatt/heure dans les pays de l’OCDE.

https://prosyn.org/WULOo0Lfr