Netanyahu European External Action Service/Flickr

Netanyahou acteur de l’isolement israélien

TEL AVIV – L’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies (Chine, France, Russie, États-Unis et Royaume-Uni), ainsi que l’Allemagne, ne constitue en rien une capitulation de l’Iran, comme l’aurait souhaité le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Par ailleurs, cet accord se révèle aussi imparfait que peut l’être tout accord conclu entre des parties en opposition. Il établit toutefois un cadre solide, destiné à empêcher l’Iran de concevoir des armes nucléaires pour les 10 à 15 prochaines années – ce qui constitue une évolution très positive.

S’il le souhaitait, Netanyahou pourrait s’attribuer un mérite considérable dans le cadre d’un tel accomplissement. S’il n’avait pas alimenté une inquiétude planétaire autour des ambitions nucléaires de l’Iran, l’effroyable régime de sanctions internationales ayant finalement contraint l’Iran à un accord n’aurait peut-être jamais été mis en place.

Mais au contraire, Netanyahou insiste lourdement en présentant cet accord comme un fiasco stratégique, et en souligne les ambiguïtés concernant notamment les mécanismes d’inspection, le nombre de centrifugeuses dont le maintien est autorisé, ou encore les conditions nécessaire à la réapparition de sanctions dans le cas où l’Iran viendrait à violer l’accord. En choisissant cette voie, non seulement Netanyahou se prive-t-il de l’opportunité de clamer une victoire diplomatique majeure, mais il renforce également l’isolement international d’Israël.

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