BUDAPEST – J’ai récemment participé à un séminaire doctoral d’économie du travail à l’université d’Europe centrale de Budapest. Nous y examinions si le plan du gouvernement hongrois sur le chômage de longue durée était efficace et nous avons soulevé à l’attention des doctorants un certain nombre de problèmes techniques.
Mais je suis ressorti perturbé de cette expérience, en me demandant si les économistes professionnels (notamment en Occident) n’auraient pas besoin de réexaminer le contexte politique et moral dans lequel ils font leur travail. Ne devraient-ils pas se demander si leurs conseils, même strictement techniques, prodigués à des gouvernements népotistes, corrompus ou antidémocratiques sont moralement justifiables ?
Certes, réduire le chômage à long terme, ce serait soulager la société d’un de ses maux, et probablement garantir un usage plus efficace des ressources publiques. Mais l’amélioration de ses performances économiques peut venir renforcer un mauvais gouvernement. C’est le dilemme auquel sont précisément confrontés les économistes dans un large éventail de pays, de la Chine et de la Russie à la Turquie, la Hongrie ou la Pologne. Et nous n’avons aucune raison de penser que les économistes du « cœur démocratique » de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord ne seront pas confrontés, à l’avenir, au même dilemme.
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Certes, réduire le chômage à long terme, ce serait soulager la société d’un de ses maux, et probablement garantir un usage plus efficace des ressources publiques. Mais l’amélioration de ses performances économiques peut venir renforcer un mauvais gouvernement. C’est le dilemme auquel sont précisément confrontés les économistes dans un large éventail de pays, de la Chine et de la Russie à la Turquie, la Hongrie ou la Pologne. Et nous n’avons aucune raison de penser que les économistes du « cœur démocratique » de l’Europe de l’Ouest et de l’Amérique du Nord ne seront pas confrontés, à l’avenir, au même dilemme.
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