Les options de l’Europe

STANFORD – De nombreux Européens sont convaincus qu’ils ont résisté à la tempête économique et financière. Au cours des deux années écoulées, les déficits et l’endettement se sont stabilisés. Le rendement de la dette souveraine des économies fragilisées à la périphérie de la zone euro connaît un repli. Le Portugal et l’Irlande sont sortis de leurs plans de renflouement. On ne parle plus d’un éventuel retrait de la Grèce de la zone euro.

Tout cela est vrai, mais il y a un gros problème : la croissance économique de l’Union Européenne reste anémique. Les PIB de la Hollande et de l’Italie ont connu un recul au dernier trimestre, et celui de la France n’a que très légèrement évolué. Les prévisionnistes revoient leurs estimations à la baisse et envisagent une croissance de la zone euro d’à peine 1% cette année. Le chômage reste à un taux ahurissant de 11,6% dans la zone euro, comparé à celui des Etats-Unis qui était, au pire de la grande récession américaine, de 10%. Il dépasse 25% en Grèce et en Espagne – et est même encore plus important chez les jeunes.

L’Europe reste prisonnière de trois problèmes – la dette souveraine, l’euro, et la fragilité des banques – en dépit des mesures de sécurité adoptées : le Mécanisme européen de stabilité (MES); les politiques de « l’argent facile » et les avoirs en dettes souveraines de la Banque Centrale Européenne ; et la reprise en main en novembre par la BCE de la supervision de quelques 130 des plus grosses banques de la zone euro. Aucune de ces réformes n’a été suffisante pour relancer la croissance dont a désespérément besoin l’Europe.

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