L'avenir de la Constitution européenne

L'Union européenne est aujourd'hui confrontée au défi de se recentrer sur les priorités présentes et futures. Elle doit mieux communiquer avec ses propres citoyens afin de renouveler leur soutien en montrant que les Européens, lorsqu'ils travaillent conjointement, peuvent favoriser la croissance et l'emploi, combattre le crime mondial et garantir un environnement propre. L'Union doit jouer un rôle plus actif dans le monde agrandi, non pour poursuivre des intérêts égoïstes, mais pour promouvoir les valeurs universelles sur lesquelles elle repose.

Surtout, l'Union agrandie a besoin d'un cadre constitutionnel et institutionnel à la mesure de ses ambitions. Pendant trente mois, des gouvernements et des parlementaires ont travaillé sur une nouvelle Constitution pour l'Europe. Un avant-projet exceptionnel a été préparé par la convention présidée par l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing. Il appartient à présent aux gouvernements nationaux (le mien et ceux de mes collègues du Conseil européen) de terminer le travail. Nous nous réunissons à Bruxelles cette semaine et notre priorité majeure sera de parvenir à un accord sur la Constitution.

Le consensus sur la majeure partie de l'avant-projet existe depuis un certain temps. Tous s'accordent sur les valeurs et les objectifs de l'UE, sur l'inclusion de la Charte des droits fondamentaux et sur la simplification des processus législatifs. Ce sont là des avancées majeures. Mais les gouvernements nationaux manifestent inévitablement un intérêt particulier pour les pouvoirs des institutions de l'UE dans des domaines clés tels que la politique extérieure, le droit pénal et la taxation.

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