L’heure de la Libye

LA VALLETTE, MALTE – La récente signature à Tripoli d’un “accord exhaustif sur les compensations” entre les États-Unis et la Libye marque un nouveau départ non seulement dans les relations entre ces deux pays, mais également entre la Libye et le reste du monde. Cet accord prévoit des indemnités pour les victimes d’attaques allant de l’attentat, en 1988, contre le vol Pan Am 103 au-dessus de Lockerbie, en Écosse, jusqu’aux attaques aériennes américaines sur Tripoli et Benghazi en 1986. Il supprime ainsi le dernier obstacle à des relations diplomatiques et économiques normales entre la Libye et l’Occident et prépare la visite de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice à Tripoli cette semaine.

La déclaration commune, tout en se félicitant avec une froide objectivité de cet accord, expose que les deux parties “tournent de ce fait leur attention vers l’avenir de leur relation bilatérale,” et souligne “les bénéfices qu’un développement des liens fourniraient aux deux pays ainsi qu’aux peuples américain et libyen.” On est bien loin de l’époque récente où un séjour dans un hôtel appartenant à un Libyen vous valait des poursuites par la justice américaine !

Il apparaît clairement que les relations entre les États-Unis et la Libye sont désormais prêtes à aller de l’avant, de la même manière que la libération d’un groupe d’infirmières bulgares, accusées d’avoir délibérément transmis le virus du sida à des enfants libyens, a débloqué les relations entre l’Union européenne et la Libye. Cette dernière vient d’ailleurs de consolider ses liens avec l’UE : Seif el-Islam Kadhafi, fils de Mouammar al-Kadhafi, au pouvoir depuis longtemps, a déclaré récemment que son pays et l’UE devraient pouvoir signer un accord permettant aux produits libyens d’accéder aux marchés européens.

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