hossenfelder_FABRICE COFFRINIAFPGetty Images_large hadron collider Fabrice Coffrini/AFP/Getty Images

Nous n'avons pas besoin d'un plus grand accélérateur de particules

FRANCFORT – Entre le lac de Genève et le Jura suisse, à plus de 100 mètres sous la surface se trouve un tunnel circulaire de 27 kilomètres de circonférence formé d'aimants supraconducteurs. Il accélère les protons à une vitesse proche de celle de la lumière, de manière à ce qu'ils entrent en collision en quatre points du tunnel. Les physiciens des particules observent ces collisions pour découvrir de quoi est constituée la matière et ce qui assure sa cohésion.

Le Grand collisionneur de hadrons, appelé LHC (Large Hadron Collider) du CERN, le Centre européen pour la recherche nucléaire, est le plus grand accélérateur de particules jamais construit. Il a soulevé énormément d'espoirs lors de sa mise en service en 2008. Aux yeux de certains, il allait permettre de trouver les particules constituant la "matière noire" qui d'après les astrophysiciens pourrait former 85% de l'univers ; pour d'autres, il allait peut-être contribuer à trouver des preuves de nouvelles symétries naturelles ou de dimensions supplémentaires de l'espace, ou encore aider à expliquer "l'énergie noire" qui pourrait être la cause de expansion de plus en plus rapide de l'univers.

Mais ces espoirs ont été déçus. Le LHC devait mettre en évidence une nouvelle particule élémentaire, le boson de Higgs, la dernière particule manquante que prévoit le Modèle standard de la physique des particules. Mais c'était en 2012, et aucune nouvelle particule n'a été découverte depuis. La construction d'un nouvel accélérateur changerait-elle la donne ?

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