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La Cour suprême israélienne en danger

LONDRES – En Israël, depuis quelques temps toute une partie de la population manifeste contre la réforme de la justice voulue par le gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahou. Un fait est particulièrement révélateur, le nombre de manifestants devant le domicile de l'ancien président de la Cour suprême israélienne, Aharon Barak, dans une petite rue de Tel Aviv. Ce dernier est devenu l'objet de louanges et de critiques, selon les penchants politiques de chacun.

En principe les juges ne sont pas source directe de controverse politique, que ce soit en raison d'une décision récente, ou comme dans le cas de Barak d'une décision prise il y a une vingtaine d'années. Ils sont supposés être impartiaux et indépendants. Mais les démocraties du 21° siècle font fi de cet idéal, non en raison de la conduite des juges, mais de l'émergence d'un populisme autocratique dans lequel les gouvernements s'en prennent à toute institution qui veut leur demander des comptes.

En Israël et dans d'autres démocraties, le pouvoir judiciaire est l'un des premiers remparts contre les abus de pouvoir de l'Etat. C'est pour cela que Netanyahou (et son gouvernement, une alliance entre le Likoud et le Pouvoir juif, un parti fasciste), s'est focalisé sur la réforme de la Justice dès son retour au pouvoir à la fin de l'année dernière. Suspendu pour l'instant, son projet de loi limite le contrôle juridictionnel de légalité de la Cour suprême et attribue à l'Etat un plus grand contrôle sur la nomination des juges.

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