naftali bennett benjamin netanyahu Abir Sultan/AFP/Getty Images

Israël : l’identité passe avant la démocratie

TEL AVIV –La nouvelle loi « Israël, État-nation du peuple juif »  affirme que le « droit d’exercer l’autodétermination nationale dans l’état d’Israël est unique au peuple juif », que « la langue de l’État est l’hébreu », que « l’État considère le développement des colonie juives comme une valeur nationale et agira pour encourager et promouvoir leur création et leur renforcement ». Les libéraux dénoncent cette loi, estimant qu’elle porte atteinte aux droits civils de la minorité arabe. Elle pourrait en fait affaiblir la démocratie israélienne de manière bien plus insidieuse.

Cette nouvelle loi – la dernière manœuvre de l’offensive irresponsable menée par la coalition d’extrême-droite du Premier ministre Benyamin Netanyahou pour transformer Israël en une démocratie illibérale – est en contradiction avec la Déclaration d’indépendance de 1948 et la loi fondamentale sur la liberté et la dignité humaine de 1992. Les deux garantissent les droits individuels de tous les citoyens, qu’ils soient juifs ou arabes.

Dans la pratique, cela fait pourtant longtemps que le gouvernement israélien fait fi de ces normes juridiques. Les Arabes israéliens, qui sont en principe égaux sur le plan constitutionnel aux Juifs israéliens, font l’objet de nombreuses discriminations de la part de l’État hébreu. Par exemple, la plus grande partie des terres appartenant à l’État sont détenues en fiducie pour les juifs du monde entier.

https://prosyn.org/AYLoPoJfr