benami161_Artur WidakNurPhoto via Getty Images_netanyahu Artur Widak/NurPhoto via Getty Images

Netanyahou encore et toujours ?

TEL AVIV – L’issue de la dernière confrontation électorale en Israël, la troisième dans le pays en l’espace d’un an, n’est pas une réussite pour le Premier ministre Benyamin Netanyahou. Si son bloc de droite rassemblant les partis ultra-orthodoxe et nationaliste a effectivement remporté davantage de sièges au parlement que le bloc de centre-gauche mené par l’ancien chef de l’armée Benny Gantz, il lui manque encore une majorité parlementaire suffisante pour pouvoir former un gouvernement. Et cette situation n’augure rien de bon pour la démocratie israélienne.

Israël pourrait bien se retrouver piégé dans l’incertitude pendant les mois à venir. Le bloc des 58 sièges de Netanyahou est une alliance homogène et cohérente, à la différence du bloc de l’opposition, qui rassemble 55 sièges. Composé de la coalition Bleu-Blanc de Gantz, de l’Alignement travailliste Meretz, et de la Liste unifiée faite de partis politiques à majorité arabe, ce bloc d’opposition pourrait difficilement servir de base à la formation d’un nouveau gouvernement, même s’il détenait une majorité de 120 sièges à la Knesset.

Ce bloc mené par Gantz pourrait toutefois empêcher Netanyahou de former un gouvernement, notamment si Avigdor Lieberman – chef du parti « Israël, notre Maison », qui a remporté sept sièges – tenait sa promesse de ne jamais rejoindre la coalition conduite par le Likoud. Pour autant, on voit mal comment un ennemi autoproclamé de la « cinquième colonne » arabo-israélienne, favorable au transfert des citoyens arabes d’Israël vers un État palestinien, pourrait s’allier avec une opposition qui compte parmi ses rangs la Liste arabe unifiée.

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