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La Chine surestimerait-elle ses atouts ?

LONDRES – Vous vous souvenez du G2 ? L’an dernier, du fait des difficultés financières des Etats-Unis (et de ses implications à l’étranger) et de l'ascension économique de la Chine, beaucoup ont envisagé l’émergence d’une alliance mondiale entre ces deux pays. Par nécessité, le G8 s’est mué en G20, qui, à chaque étape importante, remisait ses objectifs : les Etats-Unis et la Chine allaient décider.

Cette idée était un reflet trop simplifié de la réalité mondiale. C’était faire fi des puissances émergentes comme le Brésil ou l’Inde. C’était amplifier les faiblesses des Etats-Unis – qui restent la seule super-puissance au monde. Cette idée avait aussi des relents de l’amertume de l’Union européenne qui a compris que son incapacité à se mettre en état de marche sur des questions délicates allait résolument la reléguer sur la touche. N'oubliez pas que, lors de la conférence sur le climat à Copenhague en décembre dernier, une espèce d’accord a été bâclée par les Etats-Unis et les économies émergentes au détriment de l’UE, même si les propositions les plus sophistiquées pour traiter les changements climatiques venaient de l’Europe.

L’idée du G2 était néanmoins assez crédible pour être mise sur pied. Lors de sa première visite en Chine en novembre dernier, le président Barack Obama a accepté le rôle du courtisan docile à la cour de l’empereur. Il a ainsi donné l’impression de renforcer les liens entre la grande puissance d’aujourd’hui et celle de demain.

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