Moyen-Orient : quand le

PRINCETON – Aux yeux des Occidentaux, le Moyen-Orient est le théâtre d'un nouveau renversement politique. En Iran les mollahs ont autorisé l'élection de Hassan Rowhani, un homme qui a déclaré lors de son premier discours présidentiel que sa victoire est celle "de la sagesse, de la modération et de la conscience sur le fanatisme et un comportement inapproprié".

Apparemment surpris de la victoire du candidat qu'ils soutenaient dans leur majorité (victoire sur six autres candidats partisans d'une ligne dure), les Iraniens sont descendus en masse dans la rue pour célébrer la victoire "du peuple". Certes l'élection est restée sous contrôle : les candidats susceptibles de contester l'autorité du Guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, avaient été disqualifiés. Mais à l'intérieur de ces limites, le gouvernement a laissé le peuple choisir.

Tout à coté, en Turquie, le démocrate islamiste bien-aimé de l'Occident, le Premier ministre Tayyip Erdogan, a utilisé bulldozers, gaz lacrymogène, canons à eau et balles de caoutchouc pour chasser de la place Taksim et du parc Gezi des manifestants pacifiques qui refusaient de se soumettre à sa volonté. La théorie de gouvernement d'Erdogan semble être qu'ayant été élu par une majorité dont il a qui toujours le soutien, quiconque s'oppose à lui est un terroriste ou le jouet de forces étrangères animées de sinistres desseins. Pour lui, pas de place pour une opposition légitime, pas de place pour l'idée que la majorité d'aujourd'hui puisse être la minorité de demain et que chacun a le droit de se faire entendre.

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