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Hérédité du cancer

HANOVRE, Allemagne – Le cancer du sein est l’une des tumeurs malignes le plus souvent fatale et concerne environ une femme sur dix dans les pays occidentaux. Si l’on étudie l’histoire médicale familiale de 100 femmes en bonne santé, chez 15 d’entre elles environ on trouvera au moins une parente au premier degré atteinte de cette maladie.

Les études ont montré que le risque d’avoir un cancer du sein est grosse modo multiplié par deux chez les femmes issues d’une famille ayant des antécédents. Les gènes BRCA1 et BRCA2 ont été identifiés comme les principaux coupables en 1994-1995. Des dizaines de mutations de ces gènes sont associées à un risque accru de cancers du sein et de l’ovaire. Les femmes qui ont des gènes BRCA1 ou BRCA2 anormaux courent un risque de 85 pour cent de développer un cancer du sein tout au long de leur vie, tandis que le risque accru de développer un cancer de l’ovaire est de 50 pour cent environ pour les femmes avec des mutations du gène BRCA1 et de 25 pour cent environ pour les femmes avec des mutations du gène BRCA2. Plus récemment, des études de grande ampleur sur les conséquences des variations de nucléotides uniques dans l’ADN génomique, appelées polymorphismes à nucléotide unique (single nucleotide polymorphisms, ou SNP), sur le risque de cancer du sein chez des porteuses des mutations BRCA1/ BRCA2 ont identifiés des SNP « modifieurs » qui peuvent augmenter ou diminuer le risque de chaque individu au cours d’une vie.

Nous avons également découvert que de 20 à 40 pour cent seulement des cancers du sein fréquents dans certaines familles provenaient de mutations germinales des gènes BRCA1 et BRCA2 – des altérations génétiques qui sont présentes dès la naissance dans chaque cellule de l’organisme et qui peuvent être transmises à ses descendants. Un risque accru du cancer du sein est également lié à plusieurs syndromes hérités, dont le syndrome de Li-Fraumeni, une maladie manifestée notamment par l’apparition dès l’enfance de multiples cancers, dont le sarcome des tissus mous, la leucémie et le cancer du cerveau. Mais dans la plupart des cas de cancer du sein héréditaire, les prédispositions génétiques restent indéfinissables. En fait, aucun autre gène n’a été trouvé dont les mutations sont associées à un risque élevé de développer un cancer du sein au cours de sa vie.

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