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Comment l’Europe peut apprendre à ne plus s’en faire et à aimer la puissance

PARIS – Les présidents des États-Unis Donald Trump et de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont peut-être évité une guerre commerciale le mois dernier, mais les problèmes auxquels est confrontée l’Union européenne sont loin d’être résolus. Dans un environnement mondial de plus en plus hobbesien, l’UE ne peut survivre qu’en augmentant les capacités de projection de sa puissance – rien moins qu’un exploit pour une entité qui s’est formée précisément en affirmant son rejet de la politique de puissance.

Avec le traité de Rome, en 1957, l’Europe se débarrassait des oripeaux de ses pulsions militaristes et s’attachait à la construction d’un marché pacifique, voué à l’expansion. Dès lors, elle ne pouvait plus concevoir de projeter sa puissance qu’au travers de sa politique commerciale.

Mais cette politique ne fut jamais conduite par une pensée stratégique. L’influence globale de l’Europe, malgré ses succès sur les marchés internationaux, en fut donc limitée. Le temps est venu, pour elle, de se réaffirmer en tant qu’acteur véritable sur la scène mondiale, non pas en imitant le modèle classique de la superpuissance, mais plutôt en renforçant et en déployant des attributs différents.

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