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Embryons, justice et responsabilité personnelle

AMSTERDAM/MONTRÉAL – Un scientifique chinois ayant récemment affirmé avoir créé les premiers bébés génétiquement modifiés de l’histoire, un nouveau sentiment d’urgence gagne les discussions autour de l’éthique ainsi que de la responsabilité sociale et personnelle concernant la capacité de créer des embryons humains génétiquement modifiés. Un certain nombre de technologies nouvelles, parmi lesquelles l’« édition de base », soulèvent même le spectre des « fermes à embryons », entraînant plusieurs appels à une réévaluation de la manière dont est réglementée la recherche sur les embryons.

Ces questions suscitent un débat passionné. Lorsqu’il s’agit de déterminer ce qui est bien et mal, les décisions les plus délicates sont généralement confiées à des comités d’éthique en matière de recherche. Ces comités d’examen étant habilités à trancher les questions de création, de modification et d’interruption de la vie, on s’attendrait à ce que leurs processus décisionnels satisfassent au critère fondamental de justice, et par conséquent de procédure diligente, de participation des citoyens, ainsi que de responsabilité personnelle. Or, en l’état actuel des choses, ce critère n’est pas satisfait.

Dans la théorie du droit, la « justice » se compose de deux éléments : la justice substantielle, relative au contenu d’une loi et au caractère juste de son application, et la justice naturelle ou procédurale, qui concerne l’équité et la transparence avec lesquelles sont prises les décisions.

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