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Les deux visages du pharaon

JÉRUSALEM – Dans la pensée de l’historien romain Salluste, la manière dont les États sont créés détermine la façon dont ils sont gouvernés. Cette conception peut également s’appliquer aux chefs d’État dans leur individualité. Par ailleurs, dans bien des cas, la manière dont prend fin le pouvoir d’un dirigeant détermine le souvenir qu’il laissera dans l’exercice de sa fonction.

Cela semble être le cas pour l’ancien président égyptien Hosni Moubarak, qui a été renversé à la suite d’un soulèvement populaire massif contre son règne, et qui se caractérisait par l’autoritarisme, l’oppression, la corruption et le népotisme.

Moubarak était incontestablement un dirigeant autocrate, sous le règne duquel aucune opposition radicale – et notamment islamique – n’était tolérée. Les élections n’étaient qu’une imposture, une forme hiérarchique de gouvernement contrôlait la population via une multitude de services secrets (« l’État Moukhabarat »), et le système auquel s’identifiait le dirigeant égyptien était tout sauf un régime de liberté.

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