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Les Lettres et la Magie de Harry Potter

PRINCETON – Cet été, dans les salons du livre et les librairies du monde entier, les lecteurs ont célébré le vingtième anniversaire de la sortie du premier ouvrage de la série de J.K. Rowling, au Royaume-Uni, Harry Potter and the Philosopher Stone (paru un peu moins d’un an et demi plus tard en traduction française sous le titre Harry Potter à l’école des sorciers et réintitulé aux États-Unis Harry Potter and the Sorcerer’s Stone). À raison : l’« enfant qui a survécu » est devenu une idole installée.

Au cours des deux dernières décennies, la série Harry Potter a été portée à sept volumes, avec un total de 450 millions d’exemplaire imprimés, si l’on compte les traductions, dans presque quatre-vingt langues. Les huit films tirés des livres ont rapporté 7 milliards de dollars, auxquels il faut ajouter 7 milliards supplémentaires pour les produits dérivés. Pour ceux qui ont un certain âge et qui sont tournés vers les lettres, il est difficile de se souvenir d’un temps où le personnage créé par Rowling ne captivait pas les lecteurs de toute la planète.

C’est pourquoi je m’étonne encore de la réception plutôt aigre auprès de mes étudiants de Harry Potter and the Sorcerer’s Stone, à l’automne 1999, lorsqu’il fut mis au programme de mon cours à l’université de Princeton sur la littérature populaire, intitulé « American Best Sellers », que j’enseignais depuis 1993. Présentant une vision d’ensemble des écrits populaires du XVIIe siècle à nos jours, le cours invitait les étudiants à réfléchir aux raisons pour lesquelles certaines œuvres à grand tirage avaient captivé leurs lecteurs. À la fin de chaque trimestre, je laissais mes élèves choisir le dernier ouvrage, à titre d’exemple des goûts contemporains du grand public. En 1999, ils choisirent le premier roman de la série Harry Potter

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