La Grèce et les limites de l’anti-austérité

CAMBRIDGE – Est-ce la mort de l’austérité ? Lors de la réunion du G8 le mois dernier à Camp David, le programme d'austérité destiné aux états en difficulté du sud de la zone euro s'est heurté à une résistance considérable. De même, la récente élection du président français a renforcé dans leur position ceux qui affirment que l'Europe doit se sortir par la croissance de la lourde dette de son secteur public, plutôt que de s'orienter vers une orthodoxie budgétaire immédiate. Et rien ne garantit que le parti de centre-droite Nouvelle Démocratie, élu il y a peu en Grèce, et résolu à honorer les termes du sauvetage du pays, soit en mesure de former un gouvernement majoritaire.

Les États-Unis poursuivent néanmoins leurs politiques macro-économiques expansionnistes est axées sur la croissance depuis la crise de 2007-2009, malgré des déficits budgétaires colossaux. Jusqu'à présent, à en juger par la reprise modeste observée aux États-Unis, en comparaison avec une Europe où la reprise fait toujours défaut, les choix politiques américains semblent donner de meilleurs résultats que l'austérité européenne.

Toutefois, le défi ne consiste pas simplement à trancher entre croissance et austérité. Les politiques macro-économiques sont liées aux réalités microéconomiques sur le terrain de manière subtile mais profonde, bien que cela soit rarement relevé. Pour faire simple, la structure microéconomique de l'Europe rend les politiques macroéconomiques basées sur la croissance moins efficaces dans l'union européenne qu'aux États-Unis.

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