vogel1_Orjan F. EllingvagCorbis via Getty Images_methane Orjan F. Ellingvag/Corbis via Getty Images

Réduire les émissions de méthane : un impératif mondial

SANTIAGO DU CHILI – L’Engagement mondial pour le méthane, rejoint par plus de 110 pays qui se sont déclarés déterminés à réduire de 30 % leurs émissions de méthane d’ici 2030, constitue l’un des succès majeurs de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques réunie l’an dernier à Glasgow. Réduire les émissions de méthane, ce n’est pas seulement l’un des moyens les plus rapides et les plus efficaces d’endiguer les changements climatiques, cela marquerait aussi un progrès considérable en santé publique.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre :  il retient quatre-vingt fois plus de chaleur dans l’atmosphère que le dioxyde de carbone, et les émissions de méthane sont responsables pour un quart environ du réchauffement climatique actuel. Leur responsabilité est par conséquent importante dans les menaces liées au climat que sont les pics de chaleur plus intenses et plus fréquents, la hausse de l’insécurité alimentaire, l’augmentation des risques de maladies infectieuses, la raréfaction de l’accès à l’eau potable et la détérioration de la qualité de l’air.

Les conséquences en matière de santé publique sont préoccupantes, notamment pour les populations marginalisées à faibles ressources qui sont d’ores et déjà confrontées à des risques disproportionnés en raison de facteurs tels que la difficulté d’accès aux soins médicaux, une mauvaise nutrition, des conditions de vie ou de travail périlleuses, les discriminations, et l’exposition aux autres types de pollution. Outre qu’il fragilise la santé publique en accélérant le changement climatique, le méthane (et les polluants émis avec lui) la détériore directement en contribuant à l’accumulation d’ozone et de particules polluantes au niveau du sol.

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