Angela Merkel departs after preliminary coalition talks collapsed Sean Gallup/Getty Images

Le Götterdämmerung de l’Allemagne

MUNICH – L'Allemagne traverse un moment politique décisif. Ce n'est pas seulement que la sortie des Démocrates Libres (FDP) de la coalition ait jeté le doute sur le fait que la Chancelière Angela Merkel de l'Union Chrétienne-Démocrate (CDU) reste ou non au pouvoir. Le FDP a quitté les négociations avec la CDU, ainsi que son parti frère bavarois l'Union Chrétienne Sociale (CSU) et les Verts, en marquant par ce geste la fin d'une volonté de forger une coalition gouvernementale stable qui a défini la politique allemande depuis les derniers jours la Chancellerie d'après-guerre de Konrad Adenauer.

Bien sûr, sans la participation du FDP, Merkel pourrait poursuivre un gouvernement de coalition avec les Sociaux-démocrates (SPD). Mais le SPD décimé dit qu'il est déterminé à rester dans l'opposition, afin de se remettre de sa défaite écrasante aux dernières élections. Toute autre coalition possible est hors de question, car ni l'extrême-gauche ni l'extrême-droite Alternative für Deutschland (AfD) ne sont considérées comme des partenaires acceptables.

Un gouvernement minoritaire sous Merkel reste cependant concevable. Étant donné que le Président Frank-Walter Steinmeier a exprimé son dégoût d'appeler à de nouvelles élections, un tel scénario pourrait devenir probable si Merkel ne démissionnait pas de son propre chef. Et même s'il y a de nouvelles élections, le résultat risque de ne pas être très différent, à moins que le dirigeant du SPD Martin Schulz, ne se retire.

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