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Les brevets sur le vivant sur la sellette

LONDON – Au début du mois de février 2010, un tribunal d’instance du district de New York a été saisi d’une affaire décisive, mettant en délibération le “droit de tout individu à être informé” du rôle déterminant de son génome dans son état de santé. Ce procès oppose l’American Civil Liberties Union à la firme Myriad Genetics, et son issue pourrait avoir un impact retentissant sur la médecine et la science.

Les brevets génétiques facilitent-ils la recherche médicale ou l’entravent-ils? Faut-il que le coût des tests de dépistage soit alourdi par des royalties? Telles sont certaines des questions soulevées par cette affaire.

Lisbeth Ceriani, l’une des plaignantes, est une femme de 43 ans atteinte d’un cancer du sein, à qui les médecins ont prescrit le dépistage de deux mutations génétiques en cause dans certaines formes héréditaires de cette maladie. Myriad Genetics détient l’exclusivité de ce test aux Etats-Unis – les brevets dont cette firme est détentrice couvrent non seulement les tests diagnostiques, mais les gènes eux-mêmes – et a refusé l’assurance de la patiente, qui n’a pas pas été en mesure de payer le test. Lisbeth Ceriani et ses médecins ont donc été tenus dans l’ignorance des éventuelles ramifications concernant son suivi clinique. Cinq autres plaignants – ainsi que d’éminentes institutions médicales – font état des mêmes griefs.

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