sachs351_Francesco FotiaAGFUniversal Images Group via Getty Images_g20 climate Francesco FotiaAGFUniversal Images Group via Getty Images

Le G20 et les moyens de la sécurité climatique

NEW YORK – Le philosophe allemand Emmanuel Kant l’affirmait : « Qui veut la fin veut aussi […] les moyens d’y arriver qui sont indispensablement nécessaires, et qui sont en son pouvoir. » Pour le dire autrement, lorsque nous nous fixons un but, nous devrions réaliser les actions nécessaires qui permettent de l’atteindre. Maxime que nos gouvernements ne sauraient contourner, et qui devrait guider les dirigeants du G20 lorsqu’ils se réuniront à Rome à la fin du mois pour réagir à la crise climatique.

Avec l’accord de Paris sur le climat, le monde s’est fixé un but : maintenir le réchauffement global dans la limite de 1,5° Celsius par rapport aux niveaux préindustriels. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a expliqué pourquoi cet objectif est légitime. Dépasser le seuil de 1,5° C mettrait en péril la vie sur la planète avec une possible montée du niveau des mers de plusieurs mètres, l’effondrement d’écosystèmes essentiels et les rejets atmosphériques du méthane emprisonné dans le permafrost en fusion qui rendraient incontrôlable le réchauffement. Pourtant, le monde est actuellement sur une trajectoire qui aboutit à un réchauffement global des températures de 2,7° C – catastrophique.

Au printemps de cette année, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a indiqué par quels moyens technologiques il est possible de parvenir à l’objectif de 1,5° C. Nous devons avoir décarboné le système énergétique mondial d’ici 2050. Échéance accessible, en remplaçant les énergies fossiles par des sources renouvelables et des biocarburants pour la production d’électricité, les transports, le bâtiment et l’industrie. Au-delà de tout cela, nous devons aussi cesser la déforestation et restaurer massivement les sols dégradés.

https://prosyn.org/e0bxJyzfr