Sepp Blatter Andy Mueller/ZumaPress

Les truands du football

NEW YORK – La seule et unique surprise autour de l’arrestation de sept dirigeants de la FIFA dans un hôtel suisse, au petit matin du 27 mai, réside tout simplement dans la survenance d’une telle arrestation. La plupart d’entre nous pensions que ces hommes privilégiés, en costume de soie, qui évoluent à la tête de la fédération internationale de football, étaient pour leur part au-dessus des lois. Quelle que soit la nature des rumeurs ou rapports ici et là publiés autour de prétendus pots-de-vin, dessous-de-table, trucages électoraux et autres pratiques douteuses, le président de la FIFA Joseph « Sepp » Blatter ainsi que ses collègues et associés semblaient toujours jusqu’à présent s’en sortir sans encombre.

À ce jour, 14 individus masculins, parmi lesquels neuf dirigeants actuels ou anciens de la FIFA (Blatter n’y figurant pas), sont accusés de tout un ensemble d’agissements de fraude et de corruption aux États-Unis, où l’accusation leur reproche entre autre d’avoir empoché pas moins de 150 millions $ en pots-de-vin et dessous-de-table. La justice fédérale suisse s’intéresse également aux accords douteux ayant sous-tendu les décisions d’octroi des compétitions de la Coupe du monde 2018 et 2022, respectivement à la Russie et au Qatar.

Il existe bien entendu une longue tradition de racket dans l’univers du sport professionnel. La mafia américaine est par exemple largement intervenue dans le monde de la boxe. Même l’univers du cricket, autrefois sport de gentleman, se trouve désormais entaché par l’infiltration de réseaux de paris et autres acteurs corrompus. La FIFA constitue tout simplement la vache à lait la plus généreuse et la plus puissante qui soit au monde.

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