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L'unilatéralisme vert de l'Europe

MUNICH – L'Union européenne est l'un des rares signataires de l'Accord de Paris sur le climat de 2015 qui s'est engagé dans un premier temps à limiter ses émissions de dioxyde de carbone, tout en promettant de les réduire de 40 % (et maintenant de 55 %) par rapport aux niveaux de 1990 d'ici 2030. Le 14 juillet, la Commission européenne a présenté un train complet de mesures visant à réaliser des réductions massives des émissions de CO 2 des entreprises et des ménages de l'UE à court terme afin d'atteindre l'objectif de 55 % d'ici 2030 et de rendre le bloc neutre en carbone d'ici 2050.

Un effort de ce genre en matière de protection de l'environnement constitue une première. Rarement en dehors des périodes de guerre, les économies de marché ont fait l'objet du type de planification centrale rigide que propose actuellement la Commission.

Le programme envisage trois régimes distincts d'échange de droits d'émission de CO2. La Commission envisage d'étendre le régime existant, qui s'applique déjà aux secteurs de l'énergie et de la chimie, aux secteurs de l'industrie de base, ainsi qu'aux transports maritimes. L'UE créera également un nouveau système d'échange distinct pour le secteur du bâtiment et pour les transports routiers. En outre, les certificats d'émissions ne seront plus attribués gratuitement. Au lieu de cela, l'UE veut les émettre et utiliser les recettes pour financer des transferts à des tranches plus pauvres de la population, tout en réduisant considérablement le nombre de certificats chaque année.

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