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Le recul de l'Europe

MADRID –  Les responsables politiques ont manifestement l'intention de réformer la gouvernance économique internationale. Pourtant l'UE n'a pas une approche cohérente à long terme de ce que le G20 qui se réunit ce mois-ci en Corée du Sud pourrait faire dans ce domaine.

Pour sortir de la crise, le G20 s'est engagé à donner la priorité à la coopération multilatérale et à l'interdépendance. Pourtant la plupart des pays européens ont adopté des politiques qui dans leur esprit ne vont pas dans ce sens. L'UE n'a peut-être pas imposé des taxes douanières ou des quotas draconiens à l'importation, mais à l'intérieur même des frontières un protectionnisme important se manifeste sous forme de subventions, de plans de sauvetage, d'injonctions d'acheter la production nationale et de nouvelles limitations aux investissements directs étrangers. Global Trade Alert, un organisme de surveillance indépendant, a recensé plus de 300 mesures protectionnistes introduites récemment par les pays membres du G20.

L'année dernière le G20 a promis d'aboutir à la conclusion du cycle de négociations de Doha sur le commerce international, mais l'UE n'a pratiquement rien fait en ce sens. Au sein de l'OCDE elle a refusé d'adopter de nouvelles mesures réglementaires pour faciliter les flux de capitaux destinés à être investis. Quant à la nouvelle Commission européenne présidée par José Manuel Barroso, elle comporte moins de membres favorables à l'économie de marché que lors de son premier mandat et la plupart des commissaires sont favorables à une réglementation plus souple de l'aide publique à la recherche et au développement. Même si le Marché unique n'est pas ouvertement sur la voie du démantèlement, de toute évidence il ne progresse pas.

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