EU leaders Matthew Mirabelli/Stringer

L’Union européenne d’abord

MUNICH – Le monde a plus besoin que jamais de l’Union européenne. En dépit des récentes crises et du coup sévère infligé par le vote en faveur du Brexit, l’UE forme peut-être aujourd’hui la meilleure ligne de défense contre les menaces les plus dangereuses : l’isolationnisme, le protectionnisme, le nationalisme et l’extrémisme, sous toutes ses formes, de retour en Europe et ailleurs. Pour que l’UE soit à la hauteur de cette promesse – se sauver elle-même et sauver le monde de la catastrophe –, il est indispensable et urgent que les États membres se rallient à une même idée simple : « L’Union européenne d’abord ! »

Une telle devise, à la différence du credo de « l’Amérique d’abord » adopté par le président des États-Unis, Donal Trump, ne saurait être le slogan d’un unilatéralisme ravageur. Bien au contraire, elle contraindrait les gouvernements des États membres à regarder au-delà de leur intérêt national, à défendre l’ouverture et le multilatéralisme, et à combattre sans détour les forces qui ont dernièrement gagné du terrain. Elle pousserait les États membres à renforcer l’UE, lui permettant par conséquent de résoudre les difficultés auxquelles elle est confrontée et de contribuer à la préservation de l’ordre international.

Un ordre qui n’est ni un accessoire inutile ni une relique de l’après-guerre. Il a soutenu la prospérité et la stabilité mondiale pendant soixante-dix ans. Nous en avons besoin – et avec lui du multilatéralisme sur lequel il repose – pour relever les défis économiques, environnementaux et stratégiques qui nous sont aujourd’hui lancés, dont la charge ne peut être assumée au seul niveau national.

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