Empêcher un nouvel Ebola

DAKAR – L’épidémie de fièvre hémorragique Ebola ne menace pas seulement la vie des Africains de l’Ouest, mais également les progrès vers la démocratie, la croissance économique et l’intégration sociale réalisés par le Liberia, la Sierra Leone et la Guinée cette dernière décennie. Pour préserver ces acquis, les gouvernements de ces trois pays, qui avec la Côte d’ivoire forment l’Union du fleuve Mano, doivent étayer leur réponse à l’épidémie en cours au moyen d’une stratégie coordonnée pour empêcher de nouvelles flambées à l’avenir.

Mais ils n’y parviendront pas seuls. Bien que des traitements expérimentaux et au moins deux candidats-vaccins avaient été mis au point avant l’apparition inattendue d’Ebola en début d’année, la recherche avait ralenti avant qu’ils aient été jugés prêts à être testés sur des êtres humains. La recherche clinique visant à évaluer la sécurité et l’efficacité de nouveaux médicaments et vaccins tend à progresser surtout en période d’épidémie.

Alors que les professionnels de santé travaillent sans relâche à soigner les personnes infectées, à suivre celles qui auraient pu entrer en contact avec le virus et empêcher toute nouvelle transmission, les chercheurs ont une fenêtre d’opportunité limitée pour découvrir comment traiter et prévenir la propagation de cette maladie. Pour accélérer la progression de la lutte contre le virus, les essais cliniques doivent être transparents et toutes les connaissances concernant la maladie, y compris les évolutions relatives aux traitements et vaccins potentiels, doivent être ouvertement partagées – des impératifs qui impliquent une gouvernance solide de la part des institutions de santé publique, à la fois des pays du fleuve Mano et des pays avancés.

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