Un avenir pour la croissance ?

MILAN – A quoi pouvons-nous nous attendre à l’heure où l’économie mondiale sort de sa récession la plus grave depuis près d’un siècle ? Tout simplement à une « nouvelle normalité » assortie d’une croissance plus lente, à un système financier fondamentalement plus stable comportant moins de risques, et à un ensemble de défis supplémentaires (énergie, climat et déséquilibres démographiques, pour n’en citer que trois) à échéances variées, qui mettront à l’épreuve notre capacité collective à améliorer la gestion et le contrôle de l’économie mondiale.

A moyen terme, la meilleure conjecture est une croissance plus faible. C’est ce qu’il y a de plus plausible, mais qui peut en être sûr ? La crise financière, qui se transforme rapidement en une récession économique mondiale, découle non seulement de l’incapacité à réagir à une instabilité, à des risques et à des déséquilibres croissants, mais aussi de l’incapacité généralisée avant la crise à « voir » le risque systémique s’intensifier.

Ces grandes caractéristiques détermineront les solutions et les résultats dans les années à venir. Il existe des forces compensatoires. Les pays à forte croissance (la Chine et l’Inde) sont vastes et le deviennent de plus en plus par rapport aux autres pays. Ce seul facteur tendra à élever la croissance mondiale en comparaison à celle d’un monde où les pays industriels, les Etats-Unis en particulier, étaient aux commandes.

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