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Le pouvoir perturbateur du nationalisme ethnique

TEL AVIV – Cet été, Israël a adopté un nouveau « droit national de l'État » qui affirme que « le droit [d'exercer] l'autodétermination nationale » est « unique pour le peuple juif » et qui établit l'hébreu comme langue officielle d'Israël, en déclassant l'arabe au rang de « statut spécial. » Mais la volonté d'imposer une identité homogène à une société multiculturelle n'est guère l'apanage d'Israël. Au contraire, elle est perceptible dans l'ensemble du monde occidental - ce qui n'augure rien de bon pour la paix.

Au cours des dernières décennies de mondialisation rapide, le nationalisme ne s'est jamais totalement retiré, mais il a plutôt assumé un rôle secondaire en espérant une plus grande prospérité économique. Pourtant, les récentes manifestations contre la mondialisation - déclenchées non seulement par l'insécurité économique et les inégalités, mais également par la crainte de changements sociaux et démographiques - ont suscité une résurgence du nationalisme à l'ancienne manière.

Cette tendance se reflète et s'est renforcée par ce que certains experts appellent un « boom de la mémoire » ou une « fièvre commémorative » : la prolifération de musées, monuments, sites du patrimoine mondial, ainsi que d'autres caractéristiques de l'espace public qui mettent l'accent sur les liens avec les identités locales et l'histoire. Plutôt que de célébrer la diversité, les gens désirent de plus en plus adopter une identité particulière et exclusive.

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