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Fin du confinement et droit à la vie privée

HALIFAX, NOUVELLE-ÉCOSSE – Comment va précisément se terminer cette période de confinement qui étrangle des économies entières, et qui contraint plus d’un milliard de personnes à rester chez elles ? Certains suggèrent une approche sélective, dans laquelle les catégories de population les plus jeunes et les moins vulnérables retourneraient au travail avant les autres. Or, plusieurs mises en garde de la part des épidémiologistes, autour de conséquences sanitaires inévitables, viennent partout dans le monde tempérer les ardeurs des partisans de cette démarche.

L’unique solution généralement admise réside dans un assouplissement progressif des restrictions, permis par les tests de masse, la détection, ainsi qu’un suivi des contacts destiné à identifier toutes les personnes avec lesquelles un individu infecté a pu interagir. Dans la mesure où il est impossible de tester 100 % de la population, la solution semble en fin de compte résider dans la mise en œuvre efficace de systèmes de suivi et traçage, ou « track-and-trace ».

Le seul moyen d’appliquer le track-and-trace à l’échelle nécessaire consiste à utiliser les données de géolocalisation fournies par les téléphones portables. Dans le cadre de cette approche, un « contact » survient lorsque les téléphones de deux personnes – ou plus précisément leurs signaux Bluetooth – entrent en étroite proximité pendant un certain temps. Plusieurs systèmes de détection de telles interactions ont d’ores et déjà été proposés, voire déployés. Singapour met ainsi en œuvre sont initiative TraceTogether, Google et Apple ont récemment uni leurs forces pour concevoir une application de traçage des contacts basée sur le volontariat, tandis qu’un important consortium a lancé en Europe le projet « Pan-European Privacy Preserving Proximity Tracing » (PEPP-PT).

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