moisi173_Pierre CromGetty Images_coronaviruspolicehaguemarket Pierre Crom/Getty Images

La pandémie de la panique en Occident

PARIS – Les émotions ne sont pas facilement contenues. Elles nous contrôlent beaucoup plus que nous ne les contrôlons. Naturellement, au cours d'une pandémie, l'émotion dominante est la peur.

Face à un monde qui semble (et est) chaque jour un peu plus dangereux, complexe et imprévisible, les gens cherchent à se protéger et se rassurer à tout prix. Or, il existe une ligne ténue entre un sain retour à la notion d'un Etat protecteur et une évolution dangereuse vers Big Brother – par laquelle nous finirions par abandonner nos libertés chéries par souci de protection de notre santé encore plus précieuse.

De manière plus générale, la peur est le contraire de l'espoir. Dans un monde d'espoir, les gens pensent que demain sera mieux qu'aujourd'hui. Au contraire, dans un monde de peur, ils pensent que ce sera pire. Dans cette perspective, aujourd'hui, l'Asie semble être le continent de l'espoir, alors que l'Europe et l'Amérique du Nord sont les continents de la peur.

https://prosyn.org/sWOYAiOfr