La nouvelle normalité des villes chinoises

HONG KONG – Pendant des décennies, l’urbanisation rapide de la Chine a créé des pôles de connaissances, de fabrication et de distribution dans des régions qui ont profité de liens étroits à l’économie globale. Mais ce modèle de croissance tire à sa fin. Car le pourcentage de la population vivant en milieu urbain étant en hausse, 53 % en 2013, et 20 % en 1981, la Chine évolue vers une « nouvelle normalité ». Selon le président Xi Jinping, le but est d’assurer une croissance économique annuelle oscillant autour de 7 %, produisant de nouveaux débouchés dans les secteurs de la fabrication à valeur ajoutée, des technologies informatiques et de la production agricole modernisée.

Pour se diriger vers cet objectif, la Chine devra cependant faire à des redressements de bilan difficiles qui ne pourront aisément se régler au moyen de politiques budgétaires et monétaires conventionnelles. Une étude récente de la Deutsche Bank signale que, l’an dernier, 300 agglomérations urbaines de la Chine ont vu chuter de 37 % leurs recettes sur la vente de propriétés foncières – un repli majeur, car les ventes de terrain constituaient 35 % des recettes totales des autorités municipales. Cette catégorie de recette s’est accrue de 24 % par an en moyenne entre 2009 et 2013.

De plus, en décembre dernier, l’inflation annuelle des prix de consommation et de production s’est affaissée à 1,5 % et -3,3 %, respectivement, en partie à cause d’une baisse prononcée des cours pétroliers mondiaux. La Chine se trouve désormais devant la possibilité d’une déflation et d’un environnement économique extérieur inhospitalier et ses centres urbains éprouvent déjà des difficultés devant le jeu complexe des problèmes de solvabilité, de liquidité et de structure.

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